Localisation des gîtes souterrains étudiés
Sur la commune d’Allevard, 5 gîtes
potentiels ont été étudiés, dans trois zones différentes. Des enregistreurs automatiques ont été placés dans ces gîtes, entre 1 et 3 nuits début septembre. La grande et le petite Jeannotte firent l'objet de 3 nuits d'écoute d'affilées contre 1 seule nuit sur les autres sites.
L'enregistreur a été déposé à l’intérieur de la galerie, au niveau de la faille dans le plafond (le 31/08/18). Une seule espèce contactée : murin sp, avec toutefois de nombreuses séquences de chasse. Les 24 contacts ont été enregistrés entre 23h06 et 23h15, probablement pour un seul individu chassant dans la galerie souterraine. Aucun cri social n’a été enregistré.
Utilisation probable du site à ce moment : terrain de chasse anecdotique.
Analyse des données acoustiques de la mine du pont
L'enregistreur a été positionné à l’intérieur de la galerie, au niveau de la faille dans le plafond (le 31/08/18). 2 espèces contactées : Murin sp (avec quelques séquences de chasse) et Grand rhinolophe.
Utilisation probable du site à ce moment : terrain de chasse anecdotique, éventuellement gîte de transit pour du Murin sp (très faible effectif).
Analyse des données acoustiques de la fosse de Marameille
L'enregistreur a été placé au fond de la fosse, le 01/09/18. Aucune espèce n'a été contactée durant la nuit du 01/09/2018.
Analyse des données acoustiques de la grande Jeannotte
Deux enregistreurs ont été déposés du 7 au 9 /09/18. Le premier au fond de la grotte et le second sous le porche d'entrée. Le SM2 posé au fond de la grotte a permis l’enregistrement de 3 espèces durant 3 nuits : Myotis sp., Grand rhinolophe, Pipistrelle commune.
Les myotis ont réalisé de nombreuses séquences de chasse. Les cris sociaux, peu nombreux, ont été émis par des Pipistrelles communes et des murins, sans lien avec une heure de la nuit en particulier.
Utilisation probable du site à ce moment : concernant le Grand rhinolophe, il peut s’agir d’un gite possible pour quelques individus et d’une zone de passage dans le courant de la nuit. Seuls 2 contacts ont été enregistrés sous le porche, une autre entrée/sortie doit certainement communiquer avec le fond de la grotte. Concernant le Murin sp. la grande Jeannotte est un gîte probable également utilisé comme zone de chasse durant la nuit.
Le second enregistreur, déposé au niveau de l'entrée, a permis l’enregistrement de 5 espèces durant 3 nuits : la Barbastelle d’Europe, l’Oreillard roux, le Grand rhinolophe, la Pipistrelle commune et des murins.
Sur la moitié des séquences sonars de Pipistrelles communes des cris sociaux sont également présents. Avec les murins, il s’agit de la seule espèce à être présente tout au long de la nuit.
Utilisation probable du site à ce moment : il pourrait s’agir d’un gîte de transit pour les murins, la Pipistrelle commune et l’Oreillard roux. Une faible activité de swarming pourrait également être suspectée par l’activité en milieu de nuit de la Barbastelle d’Europe, la Pipistrelle commun et les murins.
L’activité des espèces à l’intérieur de la grotte et celle à l’extérieur ne semble pas corrélée concernant la Pipistrelle commune et le Grand rhinolophe. A l’inverse, pour les murins, il pourrait y avoir une corrélation entre l’activité intérieur et extérieur. Toutefois, l’activité est toujours plus soutenue à l’intérieur de la grotte. Pour rappel il ne s’agit que de cris d’écholocation, aucun cri social n’a été enregistré pour ces espèces.
Analyse des données acoustiques de la petite Jeannotte
Du 7 au 9/09/18 un enregistreur a été déposé dans le boyau 1 mètre après l'entrée. Cet enregistreur a permis l'inventaire de 4 espèces durant 3 nuits : le Grand rhinolophe, la Barbastelle d’Europe, la Pipistrelle commune et des murins sp.
Il s’agit principalement de cris sonar mais l’émission de cris sociaux a également été remarquée sur 19 séquences de Grands rhinolophes. Ces cris sociaux ont toujours été émis au moment de l’envol (19h – 20h) et au retour (6h).
Utilisation probable du site à ce moment : il s’agit de façon certaine d’un gîte de transit à Grands rhinolophes, ces derniers quittent massivement le gîte à la tombée de la nuit pour une longue période de chasse, le retour se faisant au petit matin. Il est toutefois à noter que les retours restent toujours moins nombreux que les départs. Dans une moindre mesure, les pipistrelles, barbastelles et murins pourraient également utiliser ce site comme gîte de transit de façon plus anecdotique.
Il semblerait qu’une autre entrée permette de rejoindre les profondeurs de cette grotte étant donné que les Grand rhinolophes en sortie de gîte sont toujours plus nombreux que ceux au moment du retour. Nous pourrions donc être en présence d’un réseau s’étalant en profondeur avec plusieurs entrées possibles. Il est d’ores et déjà probable que la grande et la petite Jeannotte puissent communiquer.
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